Capitaux publics et régulation étatique en période de crise

L'intervention étatique massive dans les processus d'accumulation du capital en Belgique depuis l'avènement de la crise économique actuelle constitue une nouvelle donnée structurelle de l'économie belge (1). Selon la démarche d'analyse des économistes régulationnistes français (2), cette forme récente de l'interventionnisme peut être interprétée comme une adaptation de la fonction de régulation étatique du système économique aux conditions nouvelles propres à une situation de crise économique prolongée. Dans cette perspective, la compréhension des raisons et de la logique de l'action étatique dans les processus d'accumulation, et de restructuration surtout, du capital à l'échelle nationale passe par une lecture de la dynamique de l'économie industrielle et de la phase de crise qu'elle traverse depuis bientôt dix ans. Ainsi, la perception du rôle qui est dévolu au secteur public, et au nouveau patrimoine industriel public en particulier, peut s'éclairer utilement par l'analyse quantitative de l'évolution générale et sectorielle des deux invariants structurels du système que sont l'accumulation et la rentabilité du capital de l'industrie belge. (1) Cf. J.-F. Escarmelle, 'Capitaux publics et restructurations industrielles', Courrier Hebdomadaire du CRISP n° 1078, 3 mai 1985. (2) M. Agiletta, H. Bertrand, R. Boyer, Dockes, J. Mistral, C. Sauter et surtout B. Rosier, Croissance et crise capitalistes, 2ème éd.,U.F., Paris, 1984.