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C'est en 1970 que débuta l'histoire de la télévision communautaire, en abrégé 'TVC, dans la petite ville de Normandie, au nord de Québec. Là-bas, pour la première fois de manière institutionnelle, les téléspectateurs ont été invités à se servir de la caméra, à créer eux-mêmes des programmes à diffusion locale. Depuis son installation au Canada, la télévision locale par câble avait été réalisée par des professionnels. Elle n'avait fait appel que sporadiquement à la collaboration de groupes sociaux divers. Jamais avant Normandin, elle n'avait été entièrement confiée à la responsabilité de la communauté desservie (1). L'expérience sera réitérée avec des succès divers dans d'autres lieux du Québec, en France (à Grenoble en 1973), en Grande-Bretagne (de 1972 à 1975),… et, en Belgique à partir de 1976 (2). L' autre télévision était née. Née du développement des réseaux câblés de télédistribution, de l'apparition du magnétoscope domestique. Née aussi, d'un courant de revendication communautaire, de convivialité pendant et après mai 68, qui toucha de nombreuses institutions. (1) Robert Wangermée, Holde Lhoest, L'après télévision, une anti-mythologie de l'audio-visuel, Hachette Littérature, Paris, 1973, 118. (2) Voir notamment Libres antennes, écrans sauvages Autrement n° 17, Paris, 1979