En savoir plus
La politique est un biotope menacé, constate Luc Huyse, alors qu’il jette un regard circonspect sur l’avenir. Son opinion est probablement en contradiction flagrante avec ce que vivent beaucoup de nos contemporains au quotidien. Car comment y accorder du crédit, surtout dans un État où il semble que la politique et les professionnels de cet art exercent sur nous une influence directe et sans précédent ? Ainsi, les responsables politiques élaborent de plus en plus de lois, se prononcent toujours sur la conformité des bâtiments aux plans d’aménagement du territoire, réduisent toujours davantage les lieux publics où il est permis de fumer et sont omniprésents sur les écrans de télévision. Malgré tout, leur influence n’est certainement plus aussi grande qu’auparavant. Or, paradoxalement, une bonne partie de la population tend à les assaillir de plus en plus d’attentes, de questions et d’exigences. Nous voulons qu’ils fassent notre bonheur, mais pas malgré nous… La politique est-elle un géant omnipotent, ou plutôt, est-elle censée l’être ? Beaucoup en sont convaincus. Il n’empêche, ce colosse est peut-être un Gulliver des temps modernes, plaqué au sol et bridé jusqu’à la paralysie par mille et une entraves. Le professeur émérite de droit Luc Huyse a enseigné durant des années la sociologie à la Katholieke universiteit Leuven (KUL). Il a publié de nombreux articles et ouvrages, dont : De politiek voorbij et De opmars van de Calimero’s. Cet essai est publié dans le cadre de la série Essays voor morgen, éditée en collaboration avec les responsables du projet Kleurrijk Vlaanderen lancé en 2001 par le gouvernement flamand.