Courrier hebdomadaire n° 1577-1578,
par F. Dehousse et T. Zgajewski, 45 p., 1997
Référence : CH1577-1578
Au cours des dix dernières années, la coopération internationale dans le domaine policier a suscité un grand intérêt dans les pays européens. Plusieurs évolutions expliquent cet intérêt. D'abord, de nouvelles formes de criminalité, qui présentent souvent des aspects internationaux, se développent. Ensuite, la réalisation du marché unique dans la Communauté européenne a entraîné une réduction importante des contrôles aux frontières intérieures. Enfin, la chute des régimes communistes en Europe de l'Est a entraîné des flux migratoires importants, qui semblent appeler de nouveaux contrôles. En 1992, le traité de Maastricht a organisé la coopération judiciaire et policière (Justice et Affaires intérieures) dans ce qu'on appelle désormais le troisième pilier de l'Union européenne. Ce troisième pilier organise une coopération intergouvernementale, complétée par quelques mécanismes inspirés de la Communauté européenne. Jusqu'ici, les réalisations dans ce domaine sont peu nombreuses. Néanmoins, quelques initiatives ont été prises. La plus importante d'entre elles est sans doute la création d'Europol. La Convention Europol a été signée en 1995, mais elle n'est pas encore entrée en vigueur, n'ayant pas encore été ratifiée par les Etats signataires. Europol a néanmoins déjà commencé ses activités qui ont été plusieurs fois étendues depuis lors. Pour comprendre l'importance de cette nouvelle structure, il faut d'abord rappeler rapidement le lent développement de la coopération internationale policière. Dans cette perspective, les deux stades essentiels sont la création d'Interpol et la Convention de Schengen. Ensuite, après avoir rappelé les caractéristiques essentielles de la coopération policière et judiciaire dans le traité de Maastricht, il devient possible d'examiner plus en détail la nature juridique, les fonctions et le fonctionnement d'Europol, et les difficultés de sa mise en oeuvre. La comparaison avec les structures plus anciennes permet d'apprécier les changements opérés. Enfin, il convient de souligner les modifications importantes apportées par le traité d'Amsterdam. L'analyse de la Convention Europol met plusieurs réalités en évidence. La coopération policière européenne se trouve menacée par une confusion administrative grandissante. Elle souffre également de l'ambiguïté des gouvernements dans leur volonté de renforcer la lutte contre la criminalité sans toujours accepter les moyens institutionnels nécessaires. Les mécanismes du troisième pilier de l'Union européenne sont trop pesants. Buropol possède sans doute la capacité à long terme de dépasser ce handicap, car cette institution a été affranchie de façon discrète d'une série de mécanismes de contrôle. A ce titre, elle invite à s'interroger sur l'évolution à long terme des institutions européennes.
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