Courrier hebdomadaire n° 1434-1435,
par V. Vagman, 64 p., 1994
Référence : CH1434-1435
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Différents groupes organisés se réclament du mouvement wallon. Ils ont en commun de vouloir valoriser le patrimoine wallon, d'énoncer des griefs et de revoir l'organisation unitaire de l'Etat. Cependant, l'évolution de leurs objectifs, la variété de leurs modes d'organisation et la disparité de leurs implantations géographiques empêchent de considérer ce mouvement comme un ensemble monolithique. Il importe plutôt de l'envisager au travers de ses principales composantes. Les premiers congrès wallons, l'Assemblée wallonne, la Ligue wallonne de Liège et Concentration wallonne dominent le mouvement wallon jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Revendiquant alors le fédéralisme, le mouvement wallon entame ensuite une percée dans l'opinion publique. Le Congrès national wallon, Wallonie libre, Rénovation wallonne, le Mouvement populaire wallon, le Mouvement libéral wallon, le Collège exécutif de Wallonie et une délégation permanente de quatre de ces groupes exercent avec des succès divers une influence sur les partis politiques. Dans le même contexte se créent de nouveaux partis fédéralistes : le FDF et le RW. Ils jouent un rôle dans l'amorce à partir de 1970 du processus de réformes institutionnelles. Après la disparition du RW, le mouvement wallon subsiste sous la forme précédente de l'existence de plusieurs groupes qui s'en réclament. Wallonie Région d'Europe est devenu le plus représentatif d'entre eux. Une perception du cas particulier de Bruxelles est présente au sein du mouvement bruxellois wallon dès ses débuts. Elle est toutefois entachée d'ambigüité. En effet, d'une part, une distinction entre Wallons et francophones vivant en Belgique n'est pas opérée initialement : il est question de Wallons de Bruxelles (voire de Flandre). D'autre part, les premières ligues wallonnes dissocient le statut de Bruxelles de celui de la Wallonie dans leurs ébauches institutionnelles. L'objectif de la défense du français resté longtemps prioritaire entrave la levée de cette ambiguïté. Par la suite, la nécessité grandissante de prendre en compte d'autres enjeux – notamment économiques – et les avancées de la réforme des institutions favorisent une clarification dans la prise en compte du cas particulier de Bruxelles. Avec la recherche d'une plus grande autonomie pour la Wallonie, le mouvement wallon doit concilier la confrontation à une question bruxelloise aux termes ambi-valents : résoudre des griefs à l'encontre de la capitale et organiser une solidarité avec sa composante francophone. Une première partie de ce Courrier hebdomadaire retrace l'émergence de la question bruxelloise dans l'évolution du mouvement jusqu'à sa percée dans l'opinion publique. Procéder à l'évaluation de l'importance qu'y occupe cette question implique de se livrer préalablement à une présentation des composantes du mouvement. Les réflexions de leaders, les projets institutionnels qui y sont conçus, le rôle des partis de référence wallonne ou bruxelloise et l'influence exercée auprès des familles politiques traditionnelles fournissent des éléments d'évaluation. Mais la confrontation du mouvement wallon à la question bruxelloise a des répercussions tant au sein des partis qui s'en réclament qu'en dehors de ses composantes. Les dissensions au sein de la fédération FDF-RW en font foi. En marge du processus de réformes institutionnelles, le mouvement wallon contribue à l'émergence d'un débat sur les institutions francophones, puis inspire au sein des fédérations wallonnes du PS des remises en cause de la Communauté française. Le débat 'régionaliste' s'est amplifié depuis cinq ans avec le risque évoqué par certains de voir un 'repli wallon' menacer la solidarité avec Bruxelles. La seconde partie de ce Courrier hebdomadaire s'attache à déterminer l'influence du mouvement wallon dans la prise en compte de la question bruxelloise par les partis francophones, et, indirectement, sur le processus de réformes institutionnelles qu'ils conduisent. Une série d'événements politiques et institutionnels constitue la toile de fond sur laquelle évolue la question bruxelloise. L'approche historique du mouvement wallon ne peut actuellement s'appuyer que sur des sources fragmentaires. Les fonds d'archives de militants et les actes officiels de congrès sont à ce titre des documents du plus haut intérêt.
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