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La politique socio-économique a dans une large mesure été consacrée, de juillet à décembre 1993, aux négociations en vue d'un 'pacte social' sur l'emploi, la compétitivité des entreprises et la sécurité sociale. L'échec des négociations tripartites a conduit le gouvernement à prendre lui-même les mesures qu'il proposait aux interlocuteurs sociaux. Ce processus illustre les difficultés que traverse le système des relations collectives du travail dans une période où une approche globale des problèmes socio-économiques impose des arbitrages parfois douloureux aux organisations représentatives. Le présent Courrier hebdomadaire traite d'un processus de décision en partie achevé et encore en cours pour une autre partie. Il couvre la période qui va de l'invitation à la négociation lancée aux interlocuteurs sociaux par le Premier ministre en juillet 1993 à la présentation par le gouvernement de son 'plan global' le 17 novembre 1993. Dans une première partie sont évoqués les divers éléments qui ont amené le Premier ministre à lancer son invitation. Parmi ces éléments se trouvent notamment des revendications syndicales. Dans leurs réactions à l'invitation, les principaux acteurs affirment leurs priorités respectives en attendant les conclusions du groupe d'experts chargé de faire des propositions en vue des négociations. Celles-ci commencent en fait de manière informelle pendant la période des travaux du groupe d'experts. A un jour d'intervalle ont été rendus publics le rapport des experts et un avant-projet de pacte social élaboré par le Premier ministre. Les deux documents font l'objet de la deuxième partie. Les réactions des organisations syndicales conduisent rapidement à la rupture des négociations et à une radicalisation des positions en présence (quatrième partie). La cinquième partie est consacrée au plan global du gouvernement. Dans la dernière partie sont analysés l'ensemble du processus et le mode de fonctionnement du système des relations collectives pendant cette période. Des éléments d'observation permettent d'éclairer les raisons de l'échec d'un pacte social négocié et d'ébaucher des conclusions sur l'état actuel des relations sociales