Publiques ou privées, courantes ou définitives, en format papier ou numérique, les archives sont omniprésentes. Leur intérêt et leur utilité dépassent amplement la sphère des historiens et autres chercheurs en sciences humaines. Car, contrairement à une idée reçue, les archives n’ont pas seulement une valeur historique ou patrimoniale. Elles constituent autant de traces susceptibles de servir de preuve, de témoignage, de caution, de justification. Ainsi, une archive peut être cruciale pour le bon fonctionnement d’une administration, d’une entreprise ou d’une association. À un niveau plus général, les archives de l’État participent de la bonne marche d’une démocratie.
Dès lors, les archives nécessitent la mise en place de processus de suivi et de préservation : authentification, validation, tri, classement, conservation, valorisation, etc. Ces processus ne prennent pas place uniquement en fin de parcours mais se doivent d’être envisagés dès la création du document. Or plusieurs événements récents ont montré que la gestion des archives a été largement négligée jusqu’à présent par les responsables politiques ainsi que par nombre d’acteurs de la société civile et du monde économique.
Ce Courrier hebdomadaire brosse un portrait général des enjeux liés à la gouvernance des archives afin d’en montrer la complexité et la richesse, la variété des défis à relever (en particulier dans le contexte actuel d’essor des nouvelles technologies) ainsi que les multiples facettes des métiers concernés. La problématique est étudiée sous le prisme de la Belgique francophone, avec néanmoins la volonté de s’inscrire dans un contexte plus général, à la fois belge et international. Il s’agit notamment de faire état des législations existant en la matière et de pointer leurs carences et lacunes.