Au cours des dernières décennies, des problématiques complexes ont émergé, telles que le changement climatique, les mutations démographiques, la digitalisation de l’économie ou le terrorisme djihadiste. Pour pouvoir apporter une réponse pertinente à ces enjeux qui se posent sur le long terme, le monde politique a besoin de disposer, autant que faire se peut, de données relatives au futur. Dans ce cadre, diverses démarches ont été développées. Parmi elles, figure la prospective.
La prospective n’a pas pour but de prévoir l’avenir. Son objectif est de tenter de se projeter dans le futur, en explorant tous ses développements probables, possibles ou désirables. En particulier, elle vise à identifier les tendances majeures et les phénomènes émergents, et à essayer d’anticiper les ruptures à venir. Pour cela, elle élabore des scénarios susceptibles de se produire dans les années à venir, sur la base de l’analyse des données disponibles. Il s’agit d’une démarche scientifique, reposant sur une méthodologie rigoureuse et se situant au carrefour de différentes sciences sociales comme l’économie, la sociologie ou la science politique. Elle est expressément conçue comme un outil d’aide à la décision politique.
En Wallonie, les premières recherches visant à produire de telles connaissances anticipatives datent de la fin des années 1980. Elles ont ensuite connu un important développement, dû notamment aux impulsions données par les ministres-présidents successifs. Aujourd’hui, les activités de prospective sont principalement menées par l’Institut Jules-Destrée et par l’IWEPS. Elles portent sur des thématiques aussi variées que la transition énergétique, l’accueil et la gestion des personnes âgées, la pauvreté ou l’aménagement du territoire. Bien que devenue formellement un instrument d’action publique wallonne en 2003, la prospective demeure néanmoins peu connue des administrations et des mandataires politiques.