Du 23 au 26 mai 2019 s’est déroulée, dans les 28 États membres de l’Union européenne, l’élection des députés destinés à composer le Parlement européen pour la nouvelle législature 2019-2024. Dans un premier temps, les eurodéputés seront au nombre de 751. Ensuite, en cas de Brexit, une partie des 73 sièges britanniques seront réattribués à une série d’États membres (à commencer par l’Espagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas), tandis que les autres seront purement et simplement supprimés ; au total, l’assemblée européenne ne sera plus constituée que de 705 membres.
Quelque 247 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes, dont 50,7 % ont effectivement pris part au vote. Le taux de participation a ainsi connu un fort essor, au point d’être le plus élevé des deux dernières décennies. Pour autant, sa faiblesse montre que les élections européennes demeurent un scrutin auquel les citoyens n’accordent qu’un intérêt secondaire. Une « campagne européenne » avait pourtant été organisée par les partis politiques européens autour de leurs candidats au poste de président de la Commission européenne. Mais il est vrai qu’elle s’était déroulée dans une certaine confusion, le Conseil européen ayant refusé d’adhérer au principe des Spitzenkandidaten ; surtout, elle n’avait guère eu d’écho dans l’opinion publique.
Dans chacun des États membres, ces élections européennes ont malgré tout constitué un moment fort de la vie politique, les enjeux et les résultats du scrutin étant partout analysés en fonction de la conjoncture politique nationale. Camille Kelbel reprend, pour chacun des 28 pays, l’évolution de la situation politique depuis l’élection européenne de mai 2014 et, plus particulièrement, les résultats des scrutins nationaux intervenus depuis lors. Elle compare ensuite les résultats de l’élection de mai 2019 à ceux de 2014.