Le 11 novembre 2011, un sommet citoyen d’une ampleur inédite a lieu sur le site de Tour & Taxis, à Bruxelles. Toute une journée durant, 704 « citoyens ordinaires », choisis par tirage au sort, débattent de différentes thématiques sélectionnées à la suite d’une consultation publique en ligne : sécurité sociale, répartition des richesses en temps de crise, immigration… Cet événement constitue le moment le plus visible d’un projet plus large de démocratie participative et délibérative citoyenne : le G1000. Le même jour, se tiennent en effet aussi plusieurs dizaines de G’Offs (constituant localement autant de sommets citoyens en miniature) ainsi qu’un G’Home (consistant en un forum en ligne). Quelques mois plus tard, un panel citoyen prolonge ces réflexions et travaux : le G32. Accompagnés de divers acteurs académiques, syndicaux, patronaux et associatifs, 32 citoyens transforment en recommandations concrètes les propositions issues du sommet citoyen. Le 11 novembre 2012, les résultats finaux du G1000 sont présentés à la presse en présence de divers présidents d’assemblées parlementaires.
À ce jour, le G1000 constitue la plus grande initiative de ce type qui ait été organisée en Belgique. Sa particularité réside dans le fait d’avoir été entièrement initié, conçu et mené « par et pour des citoyens » (c’est-à-dire sans intervention des pouvoirs publics). Il s’inscrit dans le courant de la démocratie délibérative, selon lequel la force de toute démocratie réside dans le débat public et, surtout, dans les délibérations entre citoyens à propos des questions de société.
Ce Courrier hebdomadaire présente le processus complet du G1000, de son inspiration à ses résultats : cadre théorique, équipe organisatrice, déroulement, financement, etc. Une attention particulière est réservée aux impacts de cette expérience, qu’ils soient médiatiques, publics, politiques ou sociétaux.