L’actionnariat des entreprises est une donnée fondamentale de l’économie de marché, qu’il soit constitué de grandes familles, de multinationales ou de fonds publics, qu’il soit ou non concentré dans quelques mains, et qu’il concerne le secteur privé ou le secteur public. Par l’apport de capitaux, les actionnaires deviennent tout à la fois partenaires financiers et copropriétaires des sociétés dans lesquelles ils investissent. À l’échelle d’une région ou d’un pays, ils comptent donc parmi les principaux détenteurs du pouvoir économique.
Réalisé par l’équipe du secteur Économie du CRISP, ce Courrier hebdomadaire est consacré à la structure de l’actionnariat en Wallonie en 2015. Tout d’abord, un aperçu général des entreprises présentes en Wallonie est fourni. Il s’intéresse, d’une part, aux entreprises établies en Wallonie – c’est-à-dire celles dont le siège social se situe en Région wallonne – et, d’autre part, aux entreprises dont le siège social est situé hors de Wallonie (à Bruxelles, en Flandre ou à l’étranger) mais qui possèdent une ou plusieurs unités d’établissement en Wallonie. Ensuite, la dépendance externe de l’économie wallonne est étudiée, en se penchant sur la structure capitalistique des entreprises. Les centres de décision qui les contrôlent sont analysés, particulièrement sous l’angle de leur localisation ou non à l’étranger. Cet examen est ponctué par une mesure générale du degré de dépendance de l’économie wallonne vis-à-vis des groupes d’entreprises belges et étrangers. Enfin, les 100 premières entreprises présentes en Wallonie sont étudiées de façon plus approfondie, selon quatre classements : le chiffre d’affaires, l’emploi, le capital souscrit et le total bilantaire. La position dominante de certains groupes et l’évolution de la structure de propriété dans certains secteurs de l’économie wallonne font l’objet de commentaires.
L’analyse met en évidence plusieurs réalités de l’économie wallonne, dont la concentration de l’emploi dans un nombre d’entreprises relativement restreint, l’évolution rapide de la structure de propriété dans certains secteurs, et l’importance des pouvoirs publics belges en termes de capital et d’emploi. L’étude permet également de cerner le poids relatif des groupes belges et étrangers (essentiellement français, états-uniens, néerlandais, allemands et britanniques) dans l’actionnariat des entreprises de Wallonie.