La flexicurité en chiffres et en débat

La flexicurité a fait une entrée fracassante dans les débats européens sur le marché du travail. Quel écho trouve-t-elle en Belgique ? Réussit-elle à inspirer des accords et des réformes du marché du travail ?
Bernard Conter dresse d’abord un état des lieux de la flexibilité et de la sécurité, les deux composantes antagonistes de la flexicurité, dans la législation belge. La Belgique se caractérise par un haut niveau de flexibilité. Les choix collectifs y ont cependant conduit à privilégier des flexibilités internes à l’entreprise et fortement encadrées par la négociation sociale.
L’auteur examine ensuite la position des interlocuteurs sociaux et des partis en Belgique. La flexicurité se révèle peu présente dans leurs revendications et leurs programmes. Les indicateurs d’évaluation européens, quant à eux, sont marqués par une forte dimension normative, malgré leur apparente neutralité technique.
Bernard Conter ne trouve pas d’indice montrant que la notion de flexicurité puisse contribuer à forger des compromis politiques sur l’emploi ou le marché du travail en Belgique. En revanche, de nombreuses réformes en ces matières sont valorisées comme « pratiques de flexicurité » dans le programme national de réforme demandé par l’Union européenne. Les notions européennes sont alors utilisées comme des moyens de mettre en forme a posteriori des politiques, nouvelles ou anciennes, sans nécessairement être à l’origine de transformations de fond.

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