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Les Forges de Clabecq. Chronique d'une survie fragile (1992-1996)

Courrier hebdomadaire n° 1529-1530,
par M. Capron, 73 p., 1996

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Référence : CH1529-1530


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L'origine des Forges de Clabecq remonte à la construction, le 8 novembre 1781, par un entrepreneur bruxellois, Marc-Pierre Van Esschen, d'un moulin à battre le fer sur la Sennette. En 1819, la Fonderie et Platinerie en fer de Clabbeck comprend un haut-fourneau, des cylindres à laminer et quatre makas, lourds marteaux destinés à battre le fer. Le 11 octobre 1888, l'usine, dotée d'un laminoir et d'un train à tôles, adopte le statut de société anonyme : la SA des Forges de Clabecq, dirigée par la famille Goffin. Début 1911, la société passe, sous l'impulsion d'un ingénieur liégeois, Eugène Germeau – dont la descendance constituera une des deux familles propriétaires des Forges de Clabecq – du statut de transformatrice à celui de productrice d'acier. En effet, une nouvelle usine est inaugurée qui comprend des hauts-fourneaux, une aciérie, des laminoirs et une centrale électrique. En 1945, Emile Dessy – figure de proue de l'autre famille propriétaire des Forges – relance l'entreprise à l'issue de la guerre. A partir de 1964, celle-ci s'agrandit : à l'usine de Clabecq vient s'ajouter une nouvelle usine, sur le site proche d'Ittre, comprenant une aciérie LD (à oxygène), complétée en 1971 par un train à tôles fortes et moyennes, un nouveau haut fourneau (1972) et la première coulée continue à brames de Belgique, qui deviendra opérationnelle en 1974. En outre, les Forges de Clabecq disposent également de leur propre tréfilerie. C'est ainsi que, vers la fin des années 1960, l'entreprise produit, à partir de quelque 780.000 tonnes d'acier brut en 1966-1967, des produits plats (tôles moyennes et fortes) et des produits longs (ronds à béton, fil machine et treillis). A l'époque, les investissements concernaient essentiellement le nouveau haut fourneau (1972), le laminoir en continu (1) et un projet d'une deuxième coulée continue devenue opérationnelle en 1977. Ce survol du développement des Forges de Clabecq situe l'entreprise comme un petit producteur au niveau européen, jouant sur un double créneau : les tôles moyennes et fortes et certains produits longs et disposant d'un outil technologiquement performant. Lorsqu'éclate la crise de la sidérurgie européenne et mondiale, fin 1974, ces atouts ne suffiront pourtant pas à mettre les Forges de Clabecq à l'abri de la tourmente. Comme il ressort de la première partie de ce Courrier hebdomadaire, l'ampleur de la crise qui frappe l'entreprise brabançonne n'est guère comparable à celle qui affecte les sidérurgies liégeoise et carolorégienne, puis le groupe Cockerill Sambre. C'est que si, entre 1975 et 1988, il y a eu des restructurations et des rationalisations aux Forges, elles se sont effectuées sans conflits sociaux majeurs, même si l'emploi y a été fortement atteint. Toutefois, après une embellie (1988-1990) (2), la situation des Forges va se dégrader très rapidement. Une première alerte sérieuse secoue l'entreprise dans le dernier trimestre de 1992, où elle ne doit son salut qu'à une intervention de la Région wallonne. Après deux années (1993-1994) où les Forges réussissent plus ou moins à limiter les dégâts, la situation se détériore à nouveau, très gravement, au cours du deuxième semestre de 1995. Au point qu'en décembre, le président-administrateur délégué, Pierre Dessy, avoue ne plus contrôler la situation et que, à la demande de la Société wallonne pour la sidérurgie-SWS, le conseil d'administration commande à Laplace Conseil un audit des Forges. Le 24 janvier, les conclusions de l'audit sont soumises au conseil d'administration dont démissionnent les principaux représentants des actionnaires privés. Il faut intervenir : via la SWS, la Région wallonne obtient la nomination de Libert Froidmont, vice-président de la SWS, filiale de la Société régionale d'investissements de Wallonie-SRIW, à la tête des Forges. Parant au plus pressé, celui-ci parvient, après communication des conclusions de l'audit Laplace, à maintenir péniblement les Forges à flot, avec des fonds propres réduits à leur plus simple expression (BEF 50 millions) en recentrant la production sur le laminoir (550.500 tonnes de tôles) et en recherchant des synergies pour commercialiser durablement le surplus de demi-produits (quelque 200.000 tonnes). Une première table ronde avec les sidérurgistes concernés par l'éventuel sauvetage de Clabecq, à savoir les Usines Gustave Boël-UGB, la Fabrique de fer de Charleroi-Fafer et Cockerill Sambre, ne dégage aucune solution. C'est pourquoi le ministre-président du gouvernement wallon, Robert Collignon, demande un rapport sur l'avenir de la sidérurgie wallonne à Jean Gandois, président de Cockerill Sambre. Le 'rapport Gandois' est connu début juin et ne laisse guère de marges de manoeuvre au gouvernement wallon. Celui-ci, voulant assurer la continuation d'une activité industrielle sur le site de Clabecq, tranche le 14 juin. Le sort des Forges est très provisoirement réglé, puisqu'une activité de sidérurgie intégrée (hauts fourneaux, aciérie, coulée continue, laminoir) y est maintenue sous réserve de l'approbation par la Commission européenne de la recapitalisation envisagée par le gouvernement wallon via la Société wallonne pour la sidérurgie. Après une brève rétrospective présentant les principaux événements qui ont jalonné l'évolution des Forges de Clabecq durant la période 1973-1991, le présent Courrier hebdomadaire s'attache à suivre la chronologie des faits principaux qui ont constitué le destin des Forges de Clabecq depuis 1992. Nous nous sommes efforcé d'analyser durant ces cinq années (1992-1996), les prises de position et les stratégies des différents acteurs : la direction de l'entreprise, les actionnaires privés et les délégations syndicales des Forges de Clabecq, tout comme les interventions des pouvoirs publics wallons et le contrôle exercé, à des moments cruciaux, par la Commission européenne. (1) Les Forges de Clabecq disposent depuis 1971 d'un laminoir en continu, appelé aussi train finisseur, qui vient compléter le train à tôles car il permet de laminer des tôles moyennes. (2) Les rapports des Forges de Clabecq portent chaque année sur un exercice arrêté au 30 juin, ce qui rend moins aisé le découpage en années civiles pour ce qui concerne l'appréciation de l'activité annuelle de l'entreprise, alors que les autres sidérurgistes clôturent leur rapport au 31 décembre.

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