Dossier n° 27,
20 p., 1987
Référence : D27
Parler de l'université c'est parler, d'un monde - d'un univers - qui est à lui seul une petite société. Les multiples rapports sociaux dont elle organise le cadre sont censés se référer à une valeur de haute tenue, la connaissance et la recherche scientifique, Mais l'université est elle-même insérée dans le corps social plus large: de l'extérieur lui viennent toute une série de réglementations qui régissent ses fonctions et son fonctionnement; de l'extérieur lui viennent la plupart des moyens financiers dont elle dispose pour l'enseignement et la recherche. Au sens moderne du terme, l'université est née au début du XIXe siècle, à un moment où tout à la fois se développe l'industrialisation et prend son essor le positivisme scientifique. Elle se définit alors comme un lieu essentiel où se légitime l'idée de progrès, qui mobilise les forces vives des sociétés occidentales. Au cours du XXe siècle, et spécialement depuis 1945, la production de connaissance scientifique s'est de plus en plus doublée de buts pratiques, s'appliquant par exemple à la production industrielle, la santé publique ou la défense nationale. La science s'est trouvée petit à petit devenir un enjeu politique dont la maîtrise devenait essentielle pour la stratégie de développement d'une nation. A la fois détentrice de tradition et productrice de savoir - conservatoire et laboratoire - l'université joue aussi un rôle dans la reproduction de la société et dans la structuration des classes sociales. Insérée à différents niveaux de la société, elle joue également un rôle culturel et critique, et développe de multiples relations de service avec la collectivité. Lieu clos de reproduction d'une culture élitiste, l'université a dû ouvrir ses portes à des couches de plus en plus larges de la population, Elle devient un lieu de passage utilisé dans les stratégies de positionnement social, grâce au cautionnement conféré par le grade académique ou 'le diplôme scientifique. Elle devient aussi plus étroitement qu'auparavant l'instrument d'une formation à la vie professionnelle, formation à laquelle on demande de plus en plus d'être « adaptée» aux fluctuations du marché de l'emploi. D'importants débats ont lieu sur l'université et la recherche scientifique, dans les milieux concernés et dans un langage souvent accessible aux seuls initiés. Il a paru opportun au CRISP d'offrir une première porte d'entrée, de nature essentiellement descriptive, à la connaissance de ce sujet complexe. En s'initiant à la manière dont les acteurs - notamment l'université et les organes de la politique scientifique - se présentent eux-mêmes dans leur cadre institutionnel légal, le lecteur pourra mieux percevoir par la suite les enjeux que recouvre leur fonctionnement réel. Le présent dossier décrit, dans une première partie, les structures de l'enseignement universitaire en Belgique. Après une brève présentation des aspects historiques de l'implantation et de l'expansion universitaires, sont passés en revue les caractéristiques de cet enseignement et de la population étudiante et les problèmes du financement des institutions. La deuxième partie est entièrement consacrée à la recherche scientifique qui, bien que fortement concentrée à l'université, n'en est pas moins menée également dans les administrations et les établissements scientifiques de l'Etat et dans les entreprises privées. La politique scientifique des pouvoirs publics possède ses organes de décision propres, qui sont examinés ici notamment sous leur aspect budgétaire.
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