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Le 7 mai 1945, Léopold III est libéré par les forces américaines à Strobl, dans le Reich nazi qui s'effondre. Son frère Charles continue à assumer la Régence à Bruxelles et le gouvernement d'union nationale est dirigé par le socialiste Achille Van Acker. Libéré, le Roi ne peut rentrer au pays ni reprendre l'exercice de ses prérogatives constitutionnelles. Nous avons exposé déjà les conditions, pressions et attitudes qui permettent de comprendre le non-retour (1). Une loi de juillet 1945 fait des Chambres réunies le seul juge du moment où pourra prendre fin l'impossibilité de régner de Léopold III. C'est une loi-cadenas garantissant le non-retour aussi longtemps que la majorité parlementaire ne sera pas arithmétiquement à même de mettre fin à cette impossibilité de régner. Sur ce terrain – Chambre et Sénat – tout dépend en fait de la force numérique du PSC-CVP, parti national et unitaire qui, au-delà de l'ancienne Droite catholique, cherche à ratisser plus large, spécialement dans des milieux et groupes pro-léopoldistes, lesquels croient trouver en faveur de leur thèse, chez les sociaux-chrétiens, la solution de l'affaire royale. Ces groupes ne se rallient pas pour autant à l'ensemble des conceptions, du programme et des règles du PSC-CVP, définis lors de la création du parti en vue des premières élections législatives d'après-guerre. En 1950, la situation évolue sensiblement. La consultation populaire du 12 mars dont sociaux-chrétiens et libéraux ont assumé la responsabilité donne 57,68% de 'oui' en faveur du retour de Léopold III et de la reprise de ses prérogatives constitutionnelles. En fait, le pourcentage des 'oui' est fortement différencié selon les régions : 72,2% en Flandre