La Belgique, un État fédéral singulier

Chaque État est original dans son architecture institutionnelle, spécifique dans ses structures et unique dans ses équilibres. Il en va ainsi des États unitaires, et a fortiori des États fédéraux. Par définition en effet, tout système fédéral est constitué de plusieurs ordres juridiques, dont l’articulation résulte d’une histoire et d’un contexte socio-politique qui lui sont propres.

En Belgique, beaucoup de citoyens ont le sentiment de vivre dans un pays aux singularités spécialement marquées. Un pays qui se différencie de tous les autres par l’évolution constante de son organisation, par le nombre de ses niveaux de pouvoir, par l’enchevêtrement des domaines de compétence de ses institutions et par la complexité – voire l’opacité – de son fonctionnement. Un pays qui est secoué par des crises répétées semblant menacer jusqu’à son existence. Un pays qui présente de multiples caractéristiques qui ne se rencontrent pas ailleurs, et qui sont tout à la fois la cause et la conséquence d’un fédéralisme à nul autre pareil. Bref, un pays atypique.

Ce numéro spécial du Courrier hebdomadaire se penche sur les particularités de l’État fédéral belge, que ce soit en ce qui concerne son mode d’élaboration, les dynamiques qui le traversent, les traits de son niveau de pouvoir central, les attributs de ses Régions et Communautés ou les relations qu’entretiennent ses diverses composantes. Afin de saisir les réelles singularités de la Belgique par rapport aux autres États fédéraux, il étudie en quoi le fédéralisme belge se distingue ou non des systèmes fédéraux de l’Allemagne, du Brésil, du Canada, des États-Unis, de la Suisse, etc.

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