Depuis une vingtaine d’années, l’industrie automobile belge ne semble plus vivre qu’au fil des restructurations et des fermetures d’entreprises : Renault à Vilvorde, Volkswagen à Forest, Opel à Anvers, Ford à Genk, etc. Il est loin le temps où la Belgique pouvait s’enorgueillir d’occuper le premier rang mondial quant au nombre de véhicules assemblés par habitant. Aujourd’hui, elle ne compte plus que quelques sites de montage, tels ceux d’Audi à Forest et de Volvo à Gand. Le nombre de voitures qui sortent des usines belges est actuellement de quelque 500 000, alors qu’il dépassait encore le million en 2002. Quant à celui des travailleurs employés dans ce secteur, il a lui aussi diminué de moitié durant le même laps de temps. Et les perspectives d’avenir n’annoncent nullement un renversement de la tendance.
Le présent Courrier hebdomadaire s’attelle à mettre au jour les causes de ce constant déclin de l’assemblage automobile en Belgique. Pour cela, il replace la problématique dans sa profondeur historique, en se concentrant essentiellement sur les années 1995-2015. Cette chronologie permet de saisir les temps forts et les éléments structurels, tels que la crise financière et économique, les évolutions du marché ou les stratégies des multinationales. Comprendre la situation belge impose en effet de la replacer dans son contexte mondial.
Houben propose quelques pistes de réflexion quant à l’avenir de l’industrie automobile en Belgique. Il interroge le rôle des principaux acteurs : investisseurs, constructeurs, Union européenne, État belge, Régions et syndicats. En particulier, il questionne l’idéologie dominante, selon laquelle les pouvoirs publics n’ont pas à intervenir pour contrer les décisions des multinationales, même lorsqu’elles contribuent à délaisser des outils de production ou à supprimer des emplois.