Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le monde agricole européen a connu de profonds et rapides changements : accélération de la modernisation, croissance de la productivité, avènement de la Politique agricole commune (PAC), vieillissement de la population rurale, diminution du nombre d’exploitations, transformation des fonctions des campagnes, etc.
En sa qualité de principale organisation agricole de Flandre, le Boerenbond a dû répondre aux défis se posant aux paysans flamands. Héritées de la fin du 19e siècle, ses structures n’étaient toutefois pas en phase avec les nouvelles réalités. Dès le milieu des années 1960, un important processus de réforme a dès lors été initié, qui a abouti en 1971. Désormais, le Boerenbond repose sur deux piliers. D’une part, une organisation professionnelle spécialisée qui regroupe les agriculteurs, les horticulteurs et les éleveurs. D’autre part, un mouvement rural qui s’adresse à l’ensemble des habitants des campagnes, en particulier à travers une institution créée pour la cause : les guildes rurales (landelijke gilden). Par cette nouvelle structure, le Boerenbond entendait s’ouvrir à d’autres personnes qu’aux seuls professionnels de la terre. La réforme s’est également traduite par une atténuation du caractère confessionnel du Boerenbond et par une démocratisation de ses instances décisionnelles.
Après avoir étudié ces éléments de contexte général, le présent Courrier hebdomadaire se centre sur la création, la mise en place et les premières décennies d’existence des guildes rurales. Chantal Bisschop montre dans quelle mesure celles-ci ont permis au Boerenbond de s’adapter aux multiples mutations de la société belge, notamment économiques, sociologiques et culturelles.