Le 6 mai 2012, l’élection présidentielle française et les élections législatives en Grèce débouchaient sur des résultats apparemment inverses : victoire d’un candidat du « système » en France, déroute des partis de gouvernement en Grèce. La situation des deux pays est également très différente. Mais cela rend d’autant plus frappant le fait que le scrutin grec apparaît comme une caricature du scrutin français, où les partis radicaux avaient obtenu un tiers des voix au premier tour. Par-delà la crise, et par-delà les issues politiques immédiates, on peut donc se demander si ces élections ne révèlent pas un malaise profond, qui tiendrait dans le recul conjoint de la liberté individuelle et de la souveraineté populaire.