L’existence d’une organisation syndicale libérale est une originalité belge. La Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB) a pourtant suscité peu d’intérêt scientifique. Le Courrier hebdomadaire entend combler cette lacune en livrant les résultats d’une enquête sur le profil de ses membres, réalisée par l’Université de Gand et le CRISP à la demande du syndicat libéral. La publication de ces résultats apporte de nouveaux éléments à la connaissance de la CGSLB et, plus largement, du monde syndical belge, acteur majeur dans l’élaboration de la décision en Belgique.
Après avoir présenté les caractéristiques du syndicat libéral et la méthodologie de l’enquête, les auteurs dressent le portrait des affiliés de la CGSLB. Il s’avère que ceux-ci sont majoritairement des ouvriers, contrairement aux idées reçues, et qu’ils sont attachés à la double dimension de la CGSLB, syndicale et libérale, a priori contradictoire. L’enquête confirme cette proximité sociologique et politique avec le monde libéral, à travers l’examen du comportement électoral et de l’affiliation à une mutuelle et à un parti. Autrement dit, la pilarisation, qui fut à l’origine même de l’apparition d’un syndicat libéral en Belgique, et qui explique probablement aussi sa survie, demeure palpable.