Même si elle est contestée, la notion d’intégration reste au centre des débats sur la multiculturalité et le vivre ensemble : l’intégration des personnes d’ascendance étrangère reste un objectif partagé, voire, pour certains, une obligation. Mais comment s’intégrer dans un pays, la Belgique, qui se désintègre ? Cela a-t-il du sens de demander aux migrants, ou aux allochtones nés en Belgique, de rejoindre une communauté nationale qui semble introuvable ? Ces questions de bon sens sont fréquemment soulevées par les associations proches de l’immigration, et elles méritent réflexion. D’autant que ces questions méritent à leur tour d’être interrogées, car elles reposent sur des postulats, relatifs au processus et aux conditions de l’intégration, qui ne vont pas forcément de soi.