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Des ACEC à l'Union minière. L'éclatement d'une grande entreprise (1983-1992)

Courrier hebdomadaire n° 1447-1448,
par M. Capron, 84 p., 1994

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Référence : CH1447-1448


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Créé en 1881 par l'ingénieur Julien Dulait, l'ensemble industriel constitué autour de la Compagnie générale d'électricité, qui prit en juillet 1904 le nom d'Ateliers de constructions électriques de Charleroi-ACEC, a disparu comme tel de la carte industrielle fin juin 1989 à l'occasion de la filialisation de la dernière de ses entités. Un des fleurons industriels du bassin de Charleroi sombrait ainsi sans gloire ; en mai 1992 le nom ACEC a été symboliquement abandonné par la nouvelle Union minière issue de la fusion ACEC-Union minière réalisée à la fois pour des raisons fiscales et pour regrouper le reliquat des participations d'ACEC. Le présent Courrier hebdomadaire s'attache essentiellement à retracer l'évolution des ACEC durant les dix dernières années de son existence (1983-1992). L'analyse s'articule à un double niveau : celui des stratégies industrielles et financières déployées par et autour des ACEC et celui des stratégies mises en oeuvre par les délégations syndicales des ACEC au plan des relations collectives de travail. Dans une première partie, nous examinons la situation des ACEC à la fin de l'ère Westinghouse (1983-1984), et notamment le contentieux des relations sociales dont cette situation est porteuse. La deuxième partie est consacrée au retour de la Société générale de Belgique-SGB, en association avec le groupe français Compagnie générale d'électricité-CGE, aux commandes des ACEC (1985-1988). Ce retour va de pair avec les premières restructurations industrielles, financières et sociales auxquelles se sont opposées, sur un mode essentiellement défensif, les organisations syndicales. L'année 1987 est marquée à la fois par de nouvelles rationalisations, par des problèmes liés aux commandes publiques et par le pari de la Société générale de Belgique d'entrer, notamment via ACEC, dans le secteur des télécommunications. La stratégie syndicale se centre principalement sur la négociation du volet social du plan de restructuration de septembre 1986 et sur la problématique de l'avenir d'ACEC : comment en éviter le démembrement en de multiples PME ? La filialisation d'ACEC est mise en oeuvre dès l'année 1988 : des activités relativement semblables sont regroupées dans des entreprises distinctes pour lesquelles le holding ACEC, qui y garde une participation, cherche des repreneurs industriels. Ces entreprises ont connu au préalable la rationalisation du personnel excédentaire et des activités jugées ni prioritaires ni rentables. Le principal repreneur s'avère être, indirectement ou directement, le groupe français CGE. Ce démantèlement d'ACEC, les organisations syndicales essaient en vain de l'empêcher : la force syndicale s'est effritée, les décisions ne sont plus aux mains de la direction d'ACEC, mais du groupe SGB et, dès juin 1988, du groupe Suez (1). La stratégie syndicale d'action directe, si souvent efficace au niveau des ACEC, n'est plus opérante face à des groupes qui mènent leurs transactions relatives à la filialisation d'ACEC à un niveau supérieur. La troisième partie (1989-1992) traite de l'évolution d'ACEC après la filialisation. L'année 1989 connaît l'achèvement de la filialisation d'ACEC, le contentieux lié au passif social et la création d'ACEC-Union minière. Durant les années 1990-1992, ACEC-UM, devenu le pôle des non-ferreux de la SGB après absorption de Métallurgie Hoboken Overpelt, de Vieille-Montagne, de Mechim et de Sogem, incorpore les participations encore détenues par le holding ACEC. ACEC-UM connaît à la fois une réorganisation structurelle et une restructuration industrielle destinées à conforter ses positions de leader mondial et à lutter plus efficacement contre les variations cycliques affectant les métaux non ferreux. Tout au long de cette période, la place des participations d'ACEC devient de plus en plus marginale dans ACEC-UM, tandis que les ex-filiales, intégrées dans Alcatel Alsthom (ex-CGE), peuvent y déployer leurs compétences, sous une contrainte stricte de rentabilité. Finalement ACEC-UM devient l'Union minière-UM en mai 1992, une manière de signifier que la page ACEC est définitivement tournée et qu'Union minière, dont la SGB se dégagera en partie tout en y demeurant majoritaire, se recentre essentiellement autour de ses activités 'cuivre et zinc'. Au cours de cette dernière période, l'on constate que l'activité syndicale s'est faite fort discrète après le démantèlement d'ACEC. Hormis quelques arrêts de travail, les organisations syndicales ne disposent plus, dans les ex-filiales d'ACEC, d'un réel rapport de forces. Comme par ailleurs la fusion ACEC-UM n'a pas provoqué de synergies entre les syndicalistes d'ACEC et ceux du secteur non ferreux, l'action syndicale au sein d'ACEC-UM surgit par à-coups, localement, sans aucune stratégie à opposer aux dirigeants d'ACEC-UM, puis d'UM. Cette impuissance syndicale illustre bien, au travers de l'exemple d'ACEC, la difficulté d'organiser une activité, de penser et d'appliquer une stratégie syndicale, dès lors que le champ d'affrontement se déplace d'une entreprise vers le groupe qui la contrôle, soit d'ACEC vers la Société générale de Belgique, soit auparavant déjà mais dans une mesure moindre, d'ACEC vers Westinghouse. En dix années, le démantèlement d'ACEC a non seulement désintégré l'entreprise en plusieurs PME sur les sites de Marcinelle et Mont-sur-Marchienne, mais engendré un coût social extrêmement lourd pour le bassin de Charleroi (sans même prendre en compte l'abandon des sites de Gand, Drogenbos et Herstal). En 1983, le groupe ACEC occupait 14.454 personnes. Dix ans plus tard, il ne reste plus guère, dans les différentes entités issues de la filialisation, que quelque 2.000 travailleurs. (1) Sur l'évolution de la SGB puis son contrôle par le groupe Suez dès 1988, voir notamment ANNE VINCENT, Les groupes d'entreprises en Belgique. Le domaine des principaux groupes privés, CRISP, 1990

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