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Cette seconde partie de l'étude des aspects culturels liés à l'immigration rend compte d'une recherche empirique menée auprès d'immigrés provenant des quatre nationalités les plus représentées dans la Communauté française : espagnole, italienne, marocaine et turque. Son objet, la 'culture' admise dans le sens extensif du terme, nous conduit à faire le tour de ses principales composantes : la religion, les mœurs, la langue, les coutumes et la citoyenneté. Lorsque leur étude le rend nécessaire, les dimensions constitutives du double clivage de nationalité et de génération font l'objet d'un traitement différencié. Par ailleurs, s'il est question de 'culture' tout au long des pages qui suivent, c'est en adoptant un point de vue davantage sociologique que culturaliste ou anthropologique qu'elle sera approchée. Le lecteur entre, avec ce second Courrier Hebdomadaire, dans le vif du sujet de l'étude. Tout ce qui suit doit pourtant se lire en ayant présent à l'esprit ce qui a été élaboré dans la première partie. Celle-ci vise à rassembler divers éléments du contexte général de l'étude : les réalités socio-économiques et les aspects quotidiens de l'immigration en lien avec la vie associative qu'ils suscitent. Rappelons brièvement, à cet égard, la dimension très largement rurale (dans ses origines) et ouvrière (dans le pays d'accueil) de l'immigration et le caractère relativement récent des diverses phases migratoires. Epinglons également quelques indications d'ordre méthodologique à propos de l'enquête empirique sur laquelle se fonde l'analyse qui suit. L'enquête a procédé par interviews réalisées auprès d'une cinquantaine de personnes, représentatives de l'immigration 'de base' (et non représentatives des intellectuels), d'une part, ou insérées dans des associations à caractère religieux, récréatif ou sportif, d'autre part, ces deux caractéristiques n'étant pas mutuellement exclusives. Etant donné la nécessité de s'adresser à des interlocuteurs maîtrisant parfaitement le français, les personnes interviewées étaient dans certains cas des relais quelque peu en décalage par rapport à 'l'immigré statistiquement ordinaire'. Cela n'empêche que le groupe des interviewés semble toutefois représentatif de la grande majorité de la population immigrée (même appartenance socio-professionnelle, mêmes niveaux d'études, etc.). La technique d'interview s'apparente à l'entretien non directif visant une intervention minimale de l'intervieweur dans le but d'interférer le moins possible dans le discours de l'interviewé. Etant donné que l'échantillon était constitué sur la base d'une diversification maximale et que les interviews auxquelles il était soumis se voulaient ouvertes et approfondies, aucun traitement de type statistique n'était praticable. L'exposé des résultats de l'enquête est précédé de réflexions méthodologiques. Ce premier chapitre, aux allures parfois austères, paraît toutefois indispensable à la mise en perspective de ce qui suit.