La communication des mouvements sociaux : Alliance D19-20 et Tout autre chose

Le Printemps arabe, les Indignés, Occupy Wall Street, Nuit debout : ces quelques exemples récents sont emblématiques de l’importance cruciale que revêtent désormais, pour les mouvements sociaux, le développement et la maîtrise des outils de communication. Ces quatre mouvements ont en effet en commun de devoir beaucoup aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) : qu’il s’agisse de leur organisation, de la diffusion de leurs revendications, de leur capacité de mobilisation, du retentissement médiatique de leurs actions, etc. À tel point que certains d’entre eux sont parfois qualifiés de « révolution Facebook », « révolution Twitter » ou « révolution 2.0 ».

Afin de contribuer à l’analyse des pratiques communicationnelles des mouvements sociaux belges, ce Courrier hebdomadaire étudie ce qu’il en est pour deux d’entre eux : l’Alliance D19-20 et Tout autre chose. Il s’agit tout à la fois de percevoir leur structuration et leur mode de fonctionnement (communication interne) et de déterminer la manière dont ils portent leur volonté de s’opposer aux pouvoirs politiques, financiers et médiatiques en place (communication externe). Une attention spécifique est réservée aux « groupes communication » et autres personnes prenant en charge les activités de communication au sein de ces deux mouvements. De même, l’accent est spécialement mis sur la communication par et sur les réseaux sociaux.

Nombreuses sont les différences relevées entre l’Alliance D19-20 et Tout autre chose. Cependant, ceux-ci sont confrontés aux deux mêmes enjeux fondamentaux. D’une part, comment gérer la tension qui existe entre professionnalisation et démocratisation de la communication ? Certains membres estiment qu’il est nécessaire de disposer de compétences poussées pour pouvoir assurer le rôle de communiquer, alors que d’autres considèrent que, grâce aux TIC, n’importe qui peut désormais s’en charger. D’autre part, comment concilier la nécessité de se coordonner et la volonté originale de ne pas adopter de structure hiérarchique ? De l’équilibre trouvé dépend l’existence même d’une ligne de communication commune à l’ensemble des membres du mouvement.

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