La loi luttant contre le sexisme :
une loi émotionnelle et symbolique ?

En 2012, Sofie Peeters se filme dans les rues de Bruxelles essuyant des remarques sexistes et des insultes de la part d’hommes. Dénonciation du sexisme quotidien, son documentaire « Femme de la rue » sera relayé par les médias durant l’été. Grâce à cette couverture médiatique, l’opinion publique belge découvre l’ampleur du sexisme dans l’espace public ; et le nombre de femmes touchées par le sexisme ainsi que le nombre d’hommes le pratiquant choquent. Les revendications féministes concernant l’accès à l’espace public datent pourtant du 19e siècle et semblaient, pour beaucoup, acquises grâce notamment à l’adoption d’une législation proclamant l’égalité des sexes. Cette égalité inclut, entre autres, la liberté de circulation dans les lieux publics. Or ce principe est remis en cause pour les femmes lorsque des comportements sexistes les forcent à adopter des stratégies d’évitement ou de protection dans ces lieux. De ces débats, a émergé en 2014 une loi tendant à lutter contre le sexisme dans l’espace public. Plusieurs parlementaires ont critiqué cette loi au motif qu’elle serait inapplicable, aurait été adoptée sous le coup de l’émotion et relèverait essentiellement de l’ordre du symbolique. Mais est-ce vraiment le cas ?


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