Nous ne sommes pas relativistes

Le relativisme occupe une place particulière dans les débats sur la société multiculturelle dans laquelle nous vivons désormais. Il est rarement invoqué de manière explicite, peut-être parce que le fait d’être relativiste n’est pas considéré comme positif ou mobilisateur. Mais le relativisme n’en constitue pas moins la toile de fond des discussions en cours. La reconnaissance de nouvelles identités ou religions ne serait pas envisageable si l’on ne postulait pas que la société est assez ouverte, pluraliste et tolérante – en un mot, relativiste – pour accepter de faire une place à des traditions culturelles alternatives. En outre, une des manières de faire accepter de nouvelles valeurs, d’origine parfois lointaine, consiste à relativiser toutes les valeurs, à inviter chacun à reconnaître ce que ses propres valeurs ont de contingent. Pourtant, le relativisme est loin de dominer les mentalités. Ceux qui revendiquent la reconnaissance d’une culture minoritaire ne relativisent précisément pas cette culture, tandis que ceux qui sont invités à l’accepter ne sont pas forcément aussi relativistes, voire indifférents à ce qu’il leur est proposé d’accepter, qu’on ne le postule.

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