Mittal, patron voyou ?

La décision d’ArcelorMittal de fermer sept outils de la phase à froid dans le bassin sidérurgique liégeois a suscité une levée de boucliers. Elle a été interprétée comme le point d’orgue d’une stratégie cynique, de la part de Mittal, consistant à multiplier les demandes d’aide publique lors de ses décisions d’investissement et à ne pas tenir ses promesses lorsque son intérêt lui suggère de désinvestir. Lakshmi Mittal est ainsi devenu le symbole du patron voyou. La condamnation morale dont il fait l’objet, notamment de la part du monde politique, a pour conséquence de rejeter toute la responsabilité sur sa recherche effrénée de profit. Mais raisonner de la sorte revient à occulter le fait que le système d’aides aux entreprises organise et avalise cette recherche de profit, les aides étant précisément conçues pour que les patrons y voient un motif d’investir ici plutôt que là. Loin que les patrons soient des hors-la-loi qui bafouent les règles, ce sont des procéduriers qui s’engouffrent dans le système pour en exploiter toutes les ressources. Il faudrait donc réfléchir aux effets pervers du système plutôt que de dénoncer des comportements individuels.

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